Sujet on ne peut plus délicat que celui des nouvelles conflictualités post-guerre froide. Sans tomber dans l'énumération des nombreux conflits qui jalonnes les années 1990 et le début du XXIe siècle, on peut s'arrêter sur quelques exemples qui ont marqué les esprits.
Le premier de ces cas est la guerre d'ex-Yougoslavie qui éclate en 1991 et s'étend sur une décennie. Entre opposition inter-ethnique, guerre nationaliste, balkanisation et "épuration ethnique", ce conflit multiple marque le retour de la guerre et des massacres en Europe. Il incarne aussi les difficultés du démantèlement du Rideau de fer et la résurgence de la notion de "crime contre l'humanité". A voir la chronologie des évènements proposée par le site de l'Express ainsi que l'interview très éclairante de Jean-René Ruez, enquêteur dépêché par le TPI et qui pendant 6 ans à retracer l'histoire des massacres de Srebrenica. Son travail est retracé dans le documentaire Srebrenica plus jamais ça, diffusé en 2007 (extrait ci-dessous) ainsi que dans le film Résolution 819 de 2008.
En complément cet extrait d'un journal français de 1992 (source INA) qui présente l'épuration ethnique en action avec le recul des "images prises par les soldats Serbes" (propagande) et la paralysie des casques bleus.
Pour continuer cette dernière partie sur la géopolitique des années 1990 et 2000, rien de tel qu'un petit intermède musical, histoire d'assurer votre "conscientisation". Celui-ci est proposé par Jean-Loup, auteur compositeur canadien, qui écrit cette chanson durant l'offensive de la coalition en Irak en janvier 1990 après l'invasion du Koweit. A lire le dossier proposé par les profs de l'histgeobox qui rappelle le contexte historique de cette œuvre musicale.
Il est difficile, voir impossible, de se remémorer les attentats du 11 septembre 2001 sans faire appel à l'affect de chacun (il suffit de voir la myriade de pages web qui se bousculent sur l'écran de celui qui tape cette date sur son moteur de recherche). Pourtant cet évènement à la portée internationale se doit d'être observé de manière objectif pour, ne serait-ce, qu'entrevoir les mécanismes ayant conduit à cet acte terroriste et en comprendre les conséquences sur l'échiquier mondial.
Ce travail difficile et soumis à la critique, les membres du Congrès états-unien ont essayé de le réaliser en proposant au public le rapport de la
Commission d'enquête sur les attentats. Ce rapport traduit en français et publié par les éditions des Equateurs en 2004 n'est pas en soi un ouvrage
d'investigation mais bien un rapport administratif avec toutes les imperfections que cela comportent. Mais cet ouvrage a au moins le mérite de redonner la chronologie des évènements de cette
journée et de proposer des remédiations qui expliquent les politiques menées par la Maison Blanche durant les 2 mandats de G.W. Bush. Une lecture critique pour un rapport critique.
A voir l'exposition du mémorial de Caen
qui s'est tenue l'année dernière autour des attentats du 09/11 avec une question : "Ou étiez-vous le 11 septembre 2001 à 14h46 ?".
Entre ordre et désordre international, la géopolitique post guerre froide doit faire face à la montée du terrorisme qui depuis les années 1990 et surtout les attentats du 11 septembre 2001 focalise l'attention des Etats et des opinions publiques.
L'émission du Dessous des cartes s'est attardée sur cet acteur géopolitique omniprésent en revenant méthodologiquement sur les origines, les faits et les évolutions du terrorismes moderne.
La guerre en Irak déclenchée par les Etats-Unis de façon unilatéral en 2003 relève d'un changement profond dans l'organisation et dans la gestion de la géopolitique de ce début de XXIe siècle. Entre combat contre le terrorisme, stratégie énergétique, pensée néoconservatrice et guerre civile, l'Irak symbolise depuis la fin de la guerre froide l'espace des nouveaux affrontements et des nouvelles alliances. Pour tenter de démêler les différentes causes et les nombreuses conséquences de cette guerre, on peut se référer au numéro 308 de la revue Histoire, paru en avril 2006 avec pour thème principal, "les origines de la guerre d'Irak".
On peut aussi regarder cette série d'entretiens proposée par Le Site TV avec le journaliste et professeur de relations internationales Antoine Sfeir :
Pour finir, une série de quatre émissions du Dessous des cartes portant sur la stratégie des Etats-Unis au Moyen-Orient et sur les tenants et les aboutissants de la guerre en Irak. Une bonne piqûre de rappel. A lire en complément le travail d'investigation du journaliste états-unien Jeremy Scahill, Dirty Wars, le nouvel art de la guerre (2014) sur les changements géostratégiques de la 1ère puissance militaire mondiale pour qui le "monde est devenu un champ de bataille".
Un projet photographique à voir pour ne pas oublier qu'une guerre c'est avant tout des hommes blessés dans leur chair. Des portraits de "gueules cassées" GI, vétérans de cette guerre, présentés par la photographe Nina Berman en 2004 sous le titre de "Purple Hearts, Back from Iraq". Cela peut faire écho aux traumatismes des Gueules cassées de la Première Guerre mondiale.